Sorcières

Pierre vit à la campagne depuis toujours et il en est très heureux ! Il adore passer des heures au milieu de la nature, à observer les mille et unes bêtes qui s’offrent à son regard !
Nina, elle, est juste là pour les vacances chez sa grand-mère.
Si Pierre est un enfant observateur, calme et qui a un esprit cartésien. Nina, elle, est une aventurière. la nature, elle n’y connaît pas forcément grand chose. Mais elle aime découvrir et elle a un imaginaire débordant.
Les deux enfants vont partir à l’aventure dans la forêt. Pierre lui explique tout ce qu’on peut y voir ou espérer y croiser. Nina, elle, lui explique que la mare qu’ils viennent de trouver est a marre des sorcières. Nina connaît de vieilles chansons qu’elle se met à chanter à l’ombre des arbres.
L’ambiance change tout à coup, les nuages apparaissent, la lumière disparaît, le vent se lève, les bruits de la forêt affole Pierre.
Sorcières est un album merveilleux, enchanteur. Le temps de sa lecture, plus rien ne se passe autour de nous. On est plongé au cœur de la découverte de cette forêt. On découvre avec émerveillement la magie du lieu, de tout ce qu’on peut y voir. Et quand l’atmosphère change, le jeune lecteur se glisse dans la peau des enfants : mais que se passe-t-il dans cette forêt ?

Les lectures d’Azilis
février 2023

Les illustrations occupent toutes les pages, elles sont douces et le camaïeu de vert utilisé par Cédric Abt met magnifiquement en scène la forêt, dans laquelle les enfants sont tout petits. Il y a un bel équilibre dans les planches et dans le propos de Simon Grangeat entre onirisme (les chants ancestraux pour communiquer avec la nature transmis par la grand-mère) et description de la nature (Pierre qui explique ce qui constitue une forêt, des coléoptères aux mousses). À lire pour la rencontre des deux mondes et pour la dynamique entre les enfants.

Le Rocking-chair
mai 2023

Avant de se lancer en littérature jeunesse, Simon Grangeat a animé un collectif artistique en tant que metteur en scène-auteur ; Cédric Abt, de son côté, voit l’illustration comme un autre moyen de raconter les histoires et aime mêler les techniques. Ensemble, le duo signe un album au titre énigmatique : Sorcières. 
Pierre vit parmi les vaches depuis toujours. Il connaît chaque fleur, chaque insecte, chaque habitant de la forêt par son nom – scientifique, s’il vous plaît ! Nina, elle, saute parmi les flaques, ne craint pas les arbres crochus et a appris des chansons anciennes de sa grand-mère chez qui elle vit depuis peu. Les voilà tous les deux partis faire un petit tour dans la forêt. Oh ! une mare de sorcière, dit Nina. Pff, répond Pierre l’incrédule. C’est alors que Nina entonne un air de sa grand-mère… et la forêt devient vivante !
Des sorcières, vous ne verrez finalement rien. Car tout, dans cet album, joue sur la suggestion. L’aventure des deux personnages commence comme une balade bucolique, où les caractères assez différents des deux enfants s’expriment : l’un, très terre-à-terre, détaille les particularités de la forêt en terme de faune ou de flore, tandis que l’autre y voit une foule de détails poétiques et magiques qu’une simple chanson peut réveiller.
Celle-ci démarre et c’est alors que le duo auteur-illustrateur fait monter la tension : le vent se lève, les bruits étranges aussi et les illustrations s’assombrissent de plus en plus. Les enfants prennent peur et trouvent refuge dans un arbre creux.
Simple orage ? Véritable sabbat de sorcières ? A chacun de décider de ce qu’il se déroule hors-champs ! Mais ce n’est pas la conclusion, un brin mystérieuse, qui aidera à trancher cet aspect !
Par des petits détails savamment distillés, le duo auteur-illustrateur installe donc une ambiance magique, poétique, un brin fantastique du plus bel effet. Texte et illustrations se répondent, entretenant à merveille un mystère bienvenu. C’est une vraie réussite !
On a donc là un très bel album que l’on recommandera à ceux qui veulent frissonner un peu et rêver beaucoup !

Café Powell
mars 2023

Il faut de tout pour faire un monde, dit-on. La complémentarité des êtres humains est chose essentielle, se dit-on aussi, par moments, lorsqu’une lueur de sagesse nous traverse ! Et quand abordons-nous cette question-là avec nos enfants ?! Je sais que vous m’avez devancé en pensant, quand et comment, car le sujet ne peut être évoqué avec de jeunes enfants ; à 4 ou 5 ans ils ne pourraient percer le mystère du mot complémentarité. Détrompons-nous, un magnifique album jeunesse y a pensé pour nous. Il nous ravit par la beauté de ses illustrations, l’humour qui danse tout au long des pages, et l’initiation aux regards croisés sur les choses de la vie.
Sorcières, écrit par Simon Grangeat et illustré par Cédric Abt, met en scène deux enfants. L’un est un habitant de la campagne, fils de fermiers, l’autre est une voyageuse, de passage chez sa grand-mère. Ils se rencontrent un beau matin et partent explorer la forêt ensemble.
« Pierre ne croit pas aux sorcières. C’est un scientifique : il ne croit que ce qu’il voit. Nina aime bien les sorcières. Elle se souvient soudain de la seconde chanson que sa grand-mère lui a apprise. Une chanson secrète pour le cœur de la forêt. »
Ils vivront une aventure hors du commun lors de leur balade en forêt, feront des découvertes riches et précieuses, parfois même énigmatiques ! Tout ce temps, nous, lecteurs, grands et petits, serons sous le charme. Intrigués, nous serons aussi enchantés par le texte plus pétillant et drôle. Le dessin porte très exactement le même ton que le texte, avec brio. L’ensemble est terriblement beau, et fort lumineux, au sens littéral et métaphorique.
Les classes de Grande Section avec qui nous avons eu le bonheur de lire cet album nous ont ravies à leur tour par leurs réflexions et remarques exquises et bien avisées. Pas à pas ils tentaient d’élucider un mystère. Et la vérité est bien-sûr plus vaste qu’une réponse unique ou simpliste .. les jeunes enfants le savent mieux que nous, les adultes, peut-être.


Yassi Nasseri
Kimamori
2023